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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 02:35


Le cinquième roman d’Ann Scott tranche avec son univers habituel. Rien de grave cette fois, juste des vacances ratées à cause d’une star européenne de la littérature américaine. Un roman léger et très court dans lequel on retrouve le style et l’humour d’un écrivain qu’on adore. Petit plus : les illustrations de Gabriel Gay, car cette fois Ann Scott édite chez Scali.

Elle s’apprête à passer des vacances de rêve, dans la maison familiale, en compagnie de son amie Stella et de quelques copains qui défileront à mesure que le mois d’août s’écoulera. A la différence des années précédentes, la narratrice, qui a bien l’air d’être Ann Scott, n’est plus rmiste : grâce aux ventes de son dernier bouquin, Dom Pérignon et gourmandises de la Grande Epicerie accueilleront ses amis. Et oui, « le jour où l’argent revient, on se souvient très vite comment se remettre à le dépenser » ! Alors qu’elle attend avec impatience l’arrivée des autres et surtout de Nelly, avec qui elle compte bien tromper Dan « bordel », Nate Miller débarque et fout tout en l’air…

Avec son sens prononcé de l’observation, Ann Scott nous embarque facilement dans ses vacances foutues. On est loin du suspense d’ « Asphyxie » ou de la sociologie de « Superstars », ce chewing-gum est juste un petit roman amusant et sans prétention mais il ravira les fans de Scott, juste pour le style. Et après tout, on ne savait pas qu’elle pouvait être si légère, miss Scott… pour une fois qu’elle donne dans la bouffée d’air frais ! Alors on se marre, à l’entendre nous raconter ses péripéties de maîtresse de maison en mal de vivre, encombrée qu’elle est par cette fausse star aux manies de Tatie Danielle. Puis on savoure ce qu’on retrouve d’un univers : la bonne copine Stella, la maison de campagne dans laquelle l’amoureuse d’ « Héroïne » s’était soignée d’Iris, mais cet été-là est un flash-back, on devine qu’on est en 2000. Pas de révolution donc, mais on retrouve l’autodérision habituelle de l’auteur ainsi qu’un goût évident pour l’absurde : là ce n’est pas le pire des mondes, juste le pire des étés, et comme c’est elle qui vous le raconte, évidemment c’est réussi. Des situations cocasses qui se dévorent d’une traite, juste le temps de se dire encore une fois : quel talent, à quand son prochain roman ?


Extraits choisis…

« La chose relèverait désormais plus de la sauterie californienne que du meeting punk. (…) L’un dans l’autre, ça resterait d’un goût douteux, un brin vulgaire, sorti tout droit d’un clip de MTV Base, mais pour ceux qui trouveraient à y redire, l’âge maximum pour cultiver le look Johnny Thunders sur un transat est, disons, dix-sept ans.
Je me réjouissais donc de cet été parfait sur le point de débuter. Mais ça n’a pas duré car Nate Miller a débarqué. » (p.11-12)

« Au fil du temps, telle bande de copains avait été remplacée par telle autre, puis telle autre, mais chaque période avait eu son moment d’exception. On avait astiqué les ailes chromées de nos Vespas sur les albums des Jam. Avalé des poignées de Dinitel® en syncopant sur Booker T. Rasé nos têtes au-dessus des lavabos en scandant les Cocney Rejects. (…) Elles en avaient sacrément vu, ces années passées ici. (…) Tel guitariste anglais en manque, embarqué par les flics après avoir tambouriné en pleine nuit à la porte de la pharmacie du village pour qu’on lui vende du Néocodion®. (…) Tel rappeur du 93, sous acide, parti à travers les champs avec son 4x4, se prenant pour McQueen dans L’Affaire Thomas Crown tandis que, derrière, les bagnoles de flics lui collaient au cul.
Nate Miller n’allait pas apporter sa contribution à cette somme de souvenirs improbables. Nate Miller allait nous faire chier de la façon la plus banale qui soit, et au final, ma seule consolation serait de le foutre dehors d’une manière foutrement jubilatoire. » (p.52)


A noter…

« Les Chewing-gums ne sont pas biodégradables » d’Ann Scott
Illustrations : Gabriel Gay
Scali
12 mars 2008
139 pages
18,00 €

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