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CULTURE & CIE

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CULTURE CIE & VOUS

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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 02:27



Avec ce premier livre, "Worship", Travis Hutchison dévoile ses photographies du Pyramid Club de New York en 1994: les reines de la nuits, les transsexuels mutants, les torch-singer et autres obsessionnels en quête du look parfait... Un livre en mouvement, aux éditions Tournon, accompagné d'une édition très limitée, pour colette, de robes en papier imprimées, comme à l'époque...


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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 00:00



J'aime Madeleine Chapsal pour sa plume fluide, son inconscient qu'elle explore, sa féminité assumée, son intelligence aiguisée. Comme tous les écrivains que j'adore, je m'emploie à lire tout doucement son oeuvre: une vie sans plus de livres à lire de Sagan, Chapsal ou Rouart serait bien monotone... Me voilà à la lettre "C" du rayon de la Fnac: je choisis "Les Amoureux" et des "Conversations impudiques" car je trouve que Chapsal parle merveilleusement d'amour.

Elle est dans une voiture avec un ami, Edouard Servan-Schreiber. "Que penses-tu du plaisir ? Quel plaisir ? Eh bien, du plaisir sexuel, de l'orgasme !" et les voilà partis pour près de 200 pages jouissives...

Pour nous qui n'avons pas trente ans, ces conversations n'ont pas grand chose d'impudique: les pornos, on les a vus à la télé, les discussions hards, on les a tous les jours au restaurant quand on ne regarde pas "Sex and the City". Les films sont depuis longtemps ponctués de scènes crues et, de Basic Instinct aux confessions de Pascale Clark ou Lolita Pille, il n'y a qu'un pas: les livres ne sont donc pas épargnés... et pourquoi pas ? ça vous gêne ? Depuis que Sonia Rykiel a pris les sex toys au sérieux - merci ! - il n'est plus besoin de traverser Pigalle pour songer à se faire plaisir en solitaire mais pas toute seule et pourtant... Pourtant est-ce que nous savons parler d'amour avec celui ou celle qui a notre plaisir dans ses mains ? Avec nous-mêmes d'abord, puis avec nos partenaires ?  Pourtant, savons-nous vraiment prendre du plaisir, là, maintenant, en sentant celui qui nous touche et que l'on touche, sans faire appel à une image fantasmée ou à un souvenir ?

Loin du "ce n'est pas sale" du Doc de Fun Radio, ces confessions rappellent plutôt les dernières enquêtes du sociologue Alain Touraine, qui montre, dans Le Temps des femmes, que celles-ci se construisent avant tout par leur sexualité. Il est interessant de constater qu'un homme, Edouard Servan-Schreiber, en vient ici à la même conclusion: "se trouver soi-même par cette voie" - celle de la sexualité -, voilà un aveu peu banal de la part d'un homme, et qui plus est un homme de cette génération. Au-delà d'une discussion technique sur les caresses et les tabous, cette conversation est une véritable réflexion sur le sujet, au sens sociologique du terme. Aussi surprenant que cela puisse paraître à certains, on est ici au plus proche de la description de l'expérience spirituelle: les pages de Chapsal et Schreiber font largement écho aux témoignages des plus grands yogi.
Une jolie manière de mettre en mots la transcendance des corps, sans tomber dans les conceptualisations lévinassiennes.

Ce livre est fait pour tous ceux qui trouvent dans l'acte d'amour quelque chose de sublime, pour tous ceux qui savent déjà ou qui ne savent pas encore que l'orgasme est au-delà d'une expérience spirituelle, pour tous ceux qui aiment l'amour, en entier. En parler, le lire, le faire, le sublimer. Le trouver, et se trouver à travers lui. Edouard Servan-Schreiber et Madeleine Chapsal sont de précieux interlocuteurs. En donnant une telle importance au langage de l'amour, ils rendent un magnifique hommage aux amoureux de l'amour. Ils brisent des tabous sans doute pour certains, et pourraient même rendre service à d'autres. Ils réunissent - enfin ! - l'âme et le corps, pour les réconcilier dans une communion sans laquelle, je crois, l'amour n'existe pas.

On a fait l'amour à vos pages, et on vous dit merci de ne pas avoir gardé cette conversation pour vous. A savourer sans modération.

Extraits choisis...

"Lui: Déjà, j'éprouvais une vraie jalousie à constater que, chez elle, l'orgasme était visiblement cent fois plus intéressant que chez moi. Mon plaisir venait surtout du plaisir que je lui donnais, et je ne prenais pas tellement en compte le mien. J'éprouvais un plaisir intellectuel à notre dialogue des corps qui démontrait son amour en même temps que cela démontrait le mien.
Mais ce n'était pas pour moi une satisfaction physique complète. Je ne savais pas la ressentir autant qu'elle. En fait, je ne me concentrais pas sur ce qui se passait chez moi, mais sur ce qui se passait chez elle: plein de choses auxquelles je n'avais manifestement pas droit !"

"Elle: Nous sommes tous avertis du danger mortel et de la menace que représente le sida; pourtant, on apprend que, beaucoup, surtout parmi les jeunes, n'en tiennent aucun compte. A froid, on ne comprend pas comment on peut en arriver à mettre si facilement sa vie en danger. Mais, lorsque je vois comment nous-mêmes réagissons, quand on ressent cet élan vers le plaisir qu'on ne parvient même plus à contrôler, je comprends...
Lui: Ma génération a dû à nouveau comprendre que le sexe n'est pas un jeu gratuit. Faire l'amour, c'est prendre des risques, c'est donc faire confiance, aller au-delà de soi, il y a des conséquences et des responsabilités."

"Lui: Tu ne peux pas imaginer le nombre de fois où je me suis dit que je n'étais peut-être qu'un obsédé sexuel parmi tant d'autres et qu'il n'y avait qu'un destin pour quelqu'un de mon espèce, la débauche et le mal-être sans fin. Que je devais peut-être accepter l'idée que ce sont "les autres" qui ont raison et moi qui suis fou. Cela a duré des années, jusqu'à ce que je rencontre Léna. Là, pour la première fois, j'ai pu me dire que j'avais le droit de ressentir ce manque. Le droit de m'exprimer par le corps, d'inventer les mots, les gestes, d'en parler, de me trouver moi-même par cette voie, et de ne plus en avoir honte."

"Elle: Tu sais, cet homme que j'ai tant aimé devait lui aussi trouver cela important puisqu'il me voyait tous les jours. Mais il ne le formulait pas, aucun mot là-dessus entre nous, ni de désir, ni de reconnaissance... nous nous aimions dans le noir... (...) J'ai beaucoup de regrets. J'aimerais pouvoir remettre les pendules en arrière pour pouvoir recommencer notre amour, en mieux. En réalité ! (...) Le vrai scandale, le seul finalement, c'est la mort, parce qu'elle est irréversible. Tant qu'il était vivant, il y avait quelque chose en moi qui continuait de vivre avec lui, même sans sa présence."

Citations...

"Lui: Faire l'amour est un partage et une création, l'expression n'est pas choisie par hasard, on crée de l'amour ensemble, et là mon corps est au service de l'amour."

"Elle: Pour moi, si plus rien d'un homme ne me dégoüte, c'est le signe que je l'aime..."

"Elle: Plus que le temps, c'est, dans mon cas, le silence qui a tué le désir."

"Lui: Le désir était toujours le baromètre de notre relation."

"Lui: S'ouvrir autant, accepter d'être aussi vulnérable devant l'autre, entraîne à se demander: vais-je être respecté comme avant ?"

 

A noter absolument...


Confessions impudiques
182 pages
Livre de Poche, 2004
Première édition: 2002
Lien Amazon

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 20:45

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 20:36


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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 15:37


"Overpowered", le dernier album de Roisin Murphy, est disponible dans les bacs à partir du 15 octobre 2007. La chanteuse, mi-ange, mi-démon, revient pour nous sur son parcours d'interprète, et sur l'histoire de son dernier opus. Un prélude qui attendra nos avis.


La bougeotte...

J’ai pas mal bougé depuis que je suis gamine. Je suis née à Arlow, une petite ville d’Irlande du Sud, j’ai vécu à Manchester, suivi des cours au Art College de Sheffield, puis j’ai fait la connaissance de Mark Brydon. Nous avons enregistré quelques titres sur lesquels je me contentais de "bavarder", et c’est ainsi qu’est né Moloko. J’ai flippé lorsqu’on nous a demandé de signer un contrat pour six albums mais Mark a accueilli la nouvelle avec pragmatisme. Depuis quelques années, j’habite à Londres, mais j’ai également beaucoup bougé à cause du groupe. Nous avons même joué en Australie et en Europe de l’Est.

Je ne peux pas concevoir de faire un disque sans m’investir totalement dedans, ni qu’il me satisfasse complètement. Durant l’enregistrement de celui-ci, j’ai travaillé avec des gens formidables, écrit à Miami, Londres ou Barcelone, effectué quelques enregistrements additionnels à Sheffield et Philadelphie, une partie du mixage à New York, Jersey, Las Vegas et dans tous les studios de Londres qui possèdent une console Neve. L’album a été masterisé à Sterling, à New York.

"New York, New York"...

Avant de débuter l’enregistrement de "Overpowered", je suis allée à New York à l’invitation de Danny Krivit pour chanter "Forever More", une chanson de Moloko, sur un play-back électronique remixé par François K, qui met en exergue son caractère disco. J’ai également interprété "I Cannot Contain This", un autre extrait de "Statues", l’album de Moloko. J’ai passé là un agréable moment et lorsque j’ai demandé à Danny de me donner le mix de la soirée, il m’en a donné une dizaine, soit près de 200 chansons parmi lesquelles "Keep On" de D Train, "Spank" de Jimmy Bo Horn, "You’re The One" de Little Sister, "Number One" de Patrice Rushen, "Together Forever" d’Exodus, "No Way Back" d’Adonis, ses edits originaux de "You Got Me Running" de Lenny Williams, "No One Gets The Prize" de Diana Ross, et "Stay This Way" des Brand New Heavies. Des chansons de Robert Palmer, Gwen Guthrie, Lisa Stansfield, Freeze, Mantronic, Universal Robot Band, Rene & Angela, ainsi que des titres par des artistes de la scène acid house de Manchester ont également fait partie des plus joués dans mon iTunes personnel. Je crois bien avoir été signée par EMI parce que je leur rappelle Robbie Williams.

Retour à Sheffield...

Pour mettre de l’ordre dans mes idées et les influences qui m’ont amenée à enregistrer "Overpowered", j’ai ressenti le besoin de revenir à Sheffield. Parrot, un ami de longue date avec qui j’avais envie de travailler depuis longtemps, m’a suggéré d’écouter encore d’autres titres disco.

Puis j’ai travaillé avec Seiji à Londres, avec Andy Cato à Barcelone, avec Richard X à Hoxton, à Miami avec Jimmy Douglass et le jeune Ill Factor, un petit génie des studios. Enregistrer les cordes à Philadelphie avec le légendaire Larry Gold a été la cerise sur le gâteau. J’ai aussi écrit deux chansons avec Parrot et son partenaire musical Dean Homer : "Cry Baby", un marathon disco, et "Scarlet Ribbon", ma première chanson lente en deux ans, enregistrée avec mon groupe et produite à Londres avec Dan Carey.

Ne plus tromper personne...

L’essentiel de "Overpowered" a été écrit au pied levé avec des partenaires que je ne connaissais pas avant de travailler sur le disque. C’était quelque chose de neuf pour moi et j’ai beaucoup appris. La contribution de Seiji a été capitale: il m’a aidé à aborder de manière moderne cette musique qui m’obsédait.

J’ai enregistré six albums au cours de ma carrière qui n’ont pas tous fonctionné comme je l’aurais souhaité… Aujourd’hui, les chiffres de vente de tout le monde sont sur Internet. Jimmy Douglass m’a fait remarquer qu’on ne pouvait plus tromper personne. A Miami, c’est lui qui nous emmenait en studio le matin, et il disséquait la musique noire qui sortait des haut-parleurs de son autoradio. Il nous a démontré à quel point elle est simple. Il n’est pas du genre à faire des compliments, mais à la fin de l’enregistrement de "Checking On Me", il a consenti à lâcher que j’avais vraiment assuré.

Matthew Herbert...

Je considère "Ruby Blue", mon premier disque solo paru en 2005, comme un petit miracle. Après les concerts de Moloko à la Brixton Academy, j’ai travaillé avec Matthew Herbert aux Dairy Studios. Son local ressemble à la NASA, on se serait cru dans "2001, L’Odyssée De L’Espace". On a tout fait dans cette pièce, composé, enregistré les musiciens et le reste, et même mixé l’album. Matthew travaille de manière très directe, il affectionne les premières prises et le côté organique. Sa façon de travailler contrastait avec celle de Moloko. "Ruby Blue" ne s’est pas vendu des masses, mais j’en suis très fière.


Vive la folie !

Scott King s’est occupé de l’aspect visuel de "Overpowered". Il était directeur créatif de Sleaze Nation lorsque la photographe Elaine Constantine m’a demandé de poser pour le magazine. Je lui ai montré des passages du DVD de Moloko filmé à la Brixton Academy, et lui, des images de David Bowie marchant dans une rue de Londres dans le clip de sa chanson "DJ". C’est de là que lui est venue l’idée de faire de moi une diva des rues. Pour la pochette du single "Overpowered", je porte une veste Viktor & Rolf qui s’allume avec tout un système électrique… Pas très pratique ! Lorsqu’on a fait la photo pour la pochette du deuxième album de Moloko, en Suisse, pendant une tempête de neige, celle où je porte une armure et essaye de traire une vache, je me souviens de m’être demandé à quoi tout ce la rimait. Mais finalement, j’aime toute cette folie. La vie est si monotone parfois, je suis plutôt une rêveuse. Je passe mon temps à penser à ce qui va se passer ensuite, à réfléchir au moindre détail. C’est d’autant plus ironique que je ne choisis pas le chemin que je vais emprunter, c’est plutôt lui qui me choisit. Tout m’arrive de manière si accidentelle…

A noter...

"Overpowered"
Roisin Murphy
Disponible le 15 octobre 2007

Le clip d’Overpowered est disponible sur dailymotion, wat.tv et youtube

La musique sur CultureCie...

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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 02:46

A la fin des années 70, un groupe de punk hardcore apparaissait avec un son révolutionnaire, Fugazi.  Les photographies de Glen E. Friedman nous proposent de revivre leurs vingt ans de carrière dans "Keep your eyes open: The Fugazi".


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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 00:00

Dans son dernier ouvrage, Henri Pons dénonce les blessures de l’enfance et avec elles les vices culturels qui les perpétuent. Accessible à tous, le livre est loin d’être un manuel scientifique : vingt-huit « anonymes » ont accepté de publier leurs « lettres ouvertes », des mots durs et sincères destinés à leurs parents. Une méthode… pas très catholique pour un ouvrage… pas très psychanalytique ? Réponses d’Henri Pons.



Culturecie : Selon votre dernier ouvrage, la répétition des blessures de l’enfance de génération en génération n'est plus inéluctable : en soignant ces blessures, il serait possible de ne plus les transmettre à nos enfants. Cette idée paraît un peu utopique : comment pourrait-on y parvenir ?

Je dirais qu’il faut d’abord prendre nos responsabilité, tout simplement, en commençant par critiquer utilement les idées reçues qui nous maintiennent dans l'erreur : dans notre culture, bon nombre de convictions ancrées mènent au pire. Dans les sciences humaines par exemple, on trouve des dogmes, comme dans la religion : la psychanalyse a érigé le dogme de « l'enfant pervers polymorphe ». Il est faux. L'enfant ne naît pas pervers, mais peut le devenir par la faute de parents toxiques, indélicats, ou tout simplement maladroits, malheureux ou mal informés. Dans notre culture, les idées reçues sont nombreuses et bien ancrées : prenons le cinquième commandement de la Bible par exemple, ou le troisième commandement de l'église catholique. Ce dernier fait obligation d'honorer nos parents ! Ce genre de commandements leur confèrent un brevet d'irresponsabilité et, du même coup, nous aliènent dans un statut de victimes. Depuis la nuit des temps, et aujourd'hui encore, l'honorabilité inconditionnelle des parents occulte les blessures de l'enfance : « Moïse sauvé des eaux » cache l'enfant largué sur le Nil par sa mère. De la même manière, Mazarine Pingeot, dont l'existence fut cachée malgré le scandale des écoutes de l'Élysée dont le contribuable fit les frais, a été révélée comme le fruit d'une belle histoire d'amour. Elle cache en réalité la violence inouïe de son père à son encontre : il lui imposa dix ans d’illégitimité et vingt ans d’interdiction d'exister au grand jour !

Comme bon nombre d’intellectuels et de « psys », vous dénoncez les méfaits des commandements religieux, mais votre critique met également en cause la psychanalyse freudienne, à l’image des défenseurs de la « gestalt », comme Alice Miller…

En effet, comme c’est surtout sous l'angle de la responsabilité des parents (et non de leur culpabilité) que j'ai orienté mon livre, ceci m'a amené à une critique de la psychanalyse dans la mesure où elle ignore les blessures des enfants en reprenant l'erreur de Freud qu'Alice Miller a bien dénoncée : son trop fameux « enfant pervers polymorphe » rejoint finalement le christianisme qui dit « tes père et mère tu honoreras ».
En ce qui concerne la psychanalyse, il est vrai que je peux être sceptique : prenons l'expression « être en analyse » par exemple. Cette expression est utilisée comme synonyme de « être en traitement ». C'est bien là qu'est le problème. Les psychanalystes eux-mêmes reconnaissent que la psychanalyse n'est pas là pour soigner. Le livre noir de la psychanalyse a dénoncé ces erreurs. Un chapitre donne la parole aux victimes de la psychanalyse et j'ai été frappé de voir que dans la polémique qui a suivi, aucune des critiques n’a parlé de ces victimes qui ont été pourtant si maltraitées. Comme tous les thérapeutes, j'en ai connus, et même parmi mes proches. Il est temps de faire savoir qu'il existe d'autres moyens de soigner ces blessures. Bien sûr, comme dans toutes les questions où le pouvoir est à la clé, les psychanalystes ne désarmeront pas de sitôt. Il n’est que de voir comment Jacques Alain Miller, qui s'intitule lui-même pompeusement « gendre de Lacan pour l'éternité », traite avec condescendance ceux qui ont osé le critiquer comme les auteurs d'un crime de lèse-majesté auxquels il veut bien « remettre leurs péchés ». Ces excès et ces querelles de clocher n'enlèvent pas une once de souffrance aux blessés de l'enfance !

Finalement, votre ouvrage peut être défini comme une lutte contre les abus de pouvoir, qu’il s’agisse des parents, de la religion ou de la psychanalyse freudienne…

Oui, en quelque sorte. À propos de pouvoir et d’abus de pouvoir des adultes, je cite l'exemple du père de Mazarine Pingeot qui lui a infligé seize ans de vie clandestine. C'est beaucoup, mais personne n'a osé l'en blâmer. Mazarine n'a eu que la possibilité d'écrire « Bouche cousue » pour se soulager. Après avoir consacré trente ans de ma vie aux plus défavorisés dans les hôpitaux psychiatriques et les prisons, plutôt que de rester impuissant devant le naufrage de la psychiatrie, bien étudié dans le livre de Sophie Dufau, j'ai écrit ce livre en espérant être utile à ceux qui ont été blessés dans leur enfance afin qu'ils y trouvent remède et qu'ils évitent, autant que faire se peut, de commettre les mêmes erreurs avec leurs enfants.

En lisant quelques extraits de vos « lettres ouvertes », on est surpris par la simplicité des propos des participants, par certaines maladresses avec le Français aussi. Est-ce le signe d’une volonté d’authenticité de votre part, souhaitiez-vous restituer le plus fidèlement possible les lettres de vos « anonymes » ?

J’ai éliminé les fautes d’orthographe, évidemment, même si l’orthographe est aujourd'hui très négligée. À ce sujet, je me souviens en particulier d'une très longue lettre dans laquelle manquaient tous les accents sur les « à », alors que l'auteur en mettait un au verbe avoir… Mais ces corrections sont très délicates : j'ai eu beaucoup de difficultés avec les fautes de français de certains de mes anonymes qui tenaient absolument à telle ou telle tournure de phrase, grammaticalement peu orthodoxe, mais qui traduisait mieux, selon eux, leur état émotionnel. J'ai cédé devant cet argument puisque, comme vous l'avez sans doute vu, ce qui fait l'originalité et la force de ces lettres réside dans leur impact émotionnel. Il en a été de même pour celles qui sont présentées sous forme de poèmes.

Votre objectif était-il avant tout de rendre accessible au plus grand nombre cette problématique des « blessures de l’enfance » ?

En effet, ce n'est pas sous un angle professoral que j'ai conçu mon livre. Il y en a déjà beaucoup de ce genre. J'ai choisi une forme accessible au plus grand nombre, faisant plus appel au bon sens qu'au savoir, au coeur plus qu'à la tête. C'est ce que j'ai appris en Gestalt, méthode à laquelle très peu de psychiatres sont formés tant la psychanalyse a été dominante ces dernières années. La Gestalt privilégie l'émotion. Les lettres ouvertes de mes anonymes à leurs parents parlent d’elles mêmes. Elles n'ont pas besoin d'interprétation. Elles lèvent le non-dit, toujours toxique, et c'est en cela qu'elles ont valeur thérapeutique. Leur lecture peut inciter ceux qui ne l'ont pas fait à sortir du non-dit. J'espère qu'une prise de conscience en résultera : non, les parents n'ont pas toujours raison, non les parents ne savent pas toujours ce qui est bon pour leurs enfants.
Mais si je n’ai pas modifié les lettres des anonymes, c’est aussi pour d’autres raisons : il est bien évident qu'en thérapie, ces lettres peuvent être travaillées, mais elles ne peuvent être modifiées que par l'intéressé lui-même, ce qui arrive d'ailleurs fréquemment en cours de thérapie. Elles ont valeur et sens à un instant précis de l'histoire de leur auteur par rapport à un parent ou aux parents. Dans mon livre, je ne pouvais écrire aucun commentaire après chaque lettre sans agresser gravement leur auteur, celui-ci n’ayant pas le droit de réponse.

Extraits choisis…

"Un souvenir de mes vingt ans chante encore en ma mémoire, lumineux, bien que vieux de plus d'un demi-siècle. Simple instantané de la vie de tous les jours, anodin en apparence, il porte cependant une idée-force de ce livre. À cette époque, pour accéder aux études de médecine, il fallait obtenir un certificat de physique, chimie et biologie. Ces études me passionnaient si peu que j'avais raté les épreuves de l'année précédente. Je m'ennuyais ferme sur mes cours, et, un jour, n’en pouvant plus, je décidai d'aller prendre l'air : je vis un père se promenant avec son fils âgé de trois ans environ, s'arrêter et s'accroupir face à lui pour l’écouter. Cette scène de la vie ordinaire, beaucoup plus éloquente pour moi que le certificat en question qui ne me servit jamais à rien, m'a instantanément frappé : POUR ECOUTER LEURS ENFANTS, LES PARENTS SONT OBLIGES DE SE METTRE A LEUR PORTEE." (Avant propos)

Récente est la conscience collective de la fragilité de l’enfant et de l’importance de ses relations parentales pour son avenir. Il y a peu de temps, on se contentait de dire que le petit de l’homme est le plus fragile de la nature, simple constat qui ne portait remède en aucune façon à la-dite fragilité. Puis on a découvert que son système nerveux n’est pas achevé à sa naissance. Puis que le nourrisson ne se contentait pas de lait mais qu’il lui fallait aussi de l’amour. La France s’enorgueillit d’être, depuis 1789, la patrie de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais les femmes ont attendu 1944 pour avoir le droit de voter, et, incroyable mais vrai, ce n’est que le 12 août 2000 que l’ONU, dans sa commission des droits de l’enfant, dénoncera les tortures encore couramment pratiquées. Et le droit des enfants ?
Les maltraitances psychologiques, pourtant abondement décrites dans les romans où sévissent mères abusives ou pères tyrans, persistent et persisteront longtemps dans de nombreuses familles. L'intimité familiale devrait protéger l'épanouissement des enfants et leur bonheur. En réalité, y sont trop souvent abrités pendant des années des drames qui passent inaperçus. (Introduction)

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Le monde de l'enfance vu par les artistes sur CultureCie...



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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 00:00
Yukultji Napangati 122 x 91 cm

Considérée comme l'une des plus vieilles au monde, la civilisation aborigène est présentée à la galerie d'art klein du 28 août au 30 septembre 2007. Retour sur les premières traces de l'humanité ou l'art de dater notre existence.

Une civilisation vieille de 40 000 ans…ou plus ?

Les chercheurs se sont longtemps accordés à situer les premières traces humaines en Australie: les premiers signes prendraient la forme de gravures et de peintures rupestres et remonteraient à 40 000 ans. Cependant, dès 1990, l’application de procédés de thermoluminescence a permis de reculer ces origines à… 70 000 ans !

A l’arrivée des colonisateurs, il y aurait eu entre 600 et 700 tribus parlant autant de dialectes différents. Ces tribus se seraient partagé plus de 200 langues, dont une cinquantaine et douze groupes linguistiques majeurs subsistent de nos jours. Au sein de ces ethnies (ou groupes linguistiques), la vie est organisée en petits clans.

Fortement hiérarchisée, la société est établie en fonction de l’âge et du savoir acquis selon un parcours initiatique. De petite dimension, se nourrissant de chasse et de cueillette, chaque tribu vivait sur de larges étendues de territoire. Le monde aborigène avait réussi à éliminer les guerres et les luttes de pouvoir ethniques ou dynastiques avant l’arrivée des britanniques. Depuis, la violence existe, mais elle est sévèrement réprimée.

La culture aborigène a été longtemps ignorée voire détruite. "Découvert" par James Cook en 1770, le continent est déclaré Terra Nullius en 1788 par les colonisateurs britanniques: autrement dit, toute présence humaine sur le territoire est juridiquement niée.
Il faut attendre 1967 pour que le statut de citoyen soit accordé aux aborigènes et 1976 pour que des droits commencent à leur être reconnus sur leur terre ancestrale. En 1992, la cour suprême d’Australie rend un jugement favorable aux titres fonciers traditionnels contre le principe de Terra Nullius.


Le regard porté sur la production artistique des Aborigènes n’est pas meilleur. D’abord nié comme tel, sous l’effet d’études ethnographiques l’art aborigène est "officiellement" reconnu, en 1888, lors d’une exposition de dessins réalisés par des artistes du Nord du continent. Au début du XXème siècle, l'art aborigène est généralement considéré comme "primitif". Ce n'est qu'à la fin du siècle que les toiles des artistes aborigènes sont exposées à côté des maîtres de l’art abstrait occidental: entre-temps, le monde a été bouleversé.

Polly Napanangka. 45.5x60 cm
 
Le déclic de Papunya...

Un événement capital est survenu en 1971 dans une petite localité, Papunya. Communauté artificielle créée par le gouvernement australien au début des années soixante elle a pour but de sédentariser, scolariser et assimiler les Aborigènes des différentes tribus.
Ceux-ci sombrent vite dans l’apathie et le désoeuvrement. Leurs enfants apprennent l’anglais et des valeurs étrangères, tandis qu’eux-mêmes sont impuissants à transmettre leur attachement à la terre, leurs us et leurs coutumes.

Sous l’impulsion d’un nouveau maître d’école, Geoffrey Bardon, un groupe d’hommes se met à peindre avec des supports fournis par ses soins : toiles et peinture acrylique. Il les encourage à travailler selon l’authenticité de leur tradition plutôt que de copier l’esthétique occidentale.

Dès août 1971, un de ces "Painting men" remporte le Caltex Art Award, compétition locale d’une certaine importance où les Aborigènes se mesurent à l’art occidental. Encouragés par leur succès, les artistes décident de fonder une coopérative : la Papunya Tula Artists Association.

L’exemple de cette communauté se propage alors au cours de la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt. Les femmes, à leur tour, s’emparent de leurs pinceaux : plus libres avec la couleur, elles adoptent le jaune canari, le rouge, le violet…

En quelque vingt années des artistes se sont imposés sur le marché de l’art. Des musées et des collectionneurs du monde entier se disputent leurs oeuvres.

Dreamtime et Dreaming…

L’art aborigène prend ses sources au "Temps du Rêve", Dreamtime ou Dreaming, terminologie née à la fin du XIXème siècle pour rendre compte d’une signification difficile: le Dreaming est un concept religieux complexe.

A l’aube des temps, la terre était plate, morne et grise, sans différenciation aucune. Puis, au temps du Rêve, les dieux, jusque-là figés dans les limbes, sont sortis des entrailles de la terre ou descendus des astres et du ciel. Ayant pris des formes généralement animales et géantes, ils ont alors voyagé à travers le pays en vivant des aventures particulières.

Ces voyages et ces activités ont créé quelque chose. Ainsi, toutes les caractéristiques physiques de l’Australie sont liées à un ou plusieurs événements. Telle faille dans la topographie, tel point d’eau ou tel arbre solitaire sont chacun le produit d’un passage, d’un combat, d’un accouplement ou d’une halte. Leurs oeuvres accomplies, les dieux ont repris leurs formes anciennes, laissant le monde visible à leurs descendants, animaux et hommes. A charge pour ces derniers de le célébrer et ressusciter lors de cérémonies rituelles.

Le Dreaming constitue un univers parallèle où les hommes se ressourcent, pour réactualiser les attaches spirituelles qui les associent individuellement et collectivement à des sites terrestres. L'art est l'un des moyens par lesquels le présent est relié au passé et les êtres humains au monde surnaturel. Il comprend trois formes traditionnelles : les peintures corporelles, pratiquées pour marquer des rites de passage ou des cérémonies particulières ; des peintures sur le sol que certains groupes marquent en pointillés avec des pigments naturels (craie, argile, charbon de bois, ocre) qu'ils disposent à l'aide d'un bâtonnet. Les participants à une cérémonie peuvent également dresser des totems représentant leurs ancêtres, ou reproduire sur écorce des motifs rituels ou claniques. Enfin, troisième forme, des peintures et des gravures qu’on peut voir sur des rochers ou des parois de grottes sacrées.

 
Signification et degrés du savoir

Reflet de la diversité des peuples aborigènes, les oeuvres peuvent être très distinctes d’un groupe à un autre. Pourtant, produit d’une culture homogène, l’Art aborigène comporte un certain nombre de caractéristiques communes.

Tout l’art aborigène tire son essence de la volonté du créateur de raconter une histoire, un événement mythique. Mais ce récit s’ordonne selon trois degrés fondamentaux : le premier est réservé aux hommes pleinement initiés, le second comporte des représentations et des motifs qui peuvent être vus de tous mais qui ne sont décodés que par les hommes et les femmes initiés, le troisième est du domaine public.
Doreen Nakamarra 91 x 91 cm

Après des controverses parmi les Aborigènes, certains motifs interdits furent abandonnés et les oeuvres, destinées à être vues et vendues, placées à un degré inférieur de sacralisation. D’un point de vue symbolique, les peintures représentent des éléments des Rêves originels, qui s’enchaînent et se complètent en d’interminables chaînes d’événements. Egalement, selon la complexité du Rêve raconté, le recours aux symboles sera plus ou moins important. Ceux qui privilégient l’histoire et le lieu multiplieront les références graphiques. D’autres seront plus simples dans leurs illustrations.

L’art aborigène d’Australie est peut-être la dernière forme d’art actuel n’ayant subi aucune influence du monde extérieur, ce qui, couplé avec sa signification culturelle et historique, le rend encore plus unique.

A voir...

Montée en collaboration avec Alison Dalbis, l'exposition présente une sélection d'artistes emblématiques de l'art aborigène dont Ningura Napurrula, présente dans de nombreuses collections à travers le monde dont celle du Musée du Quai Branly à Paris et du Muséum de Lyon.

Des oeuvres de Nancy Kunoth Petyarre, Nanyuma Napangati, Yukultji Napangati, Narrabri Nakamarra, Doreen Reid Nakamarra, Mantua Nangala, Patsy Kemarre Long ainsi que de Polly Napanangka, Jane Gimme, Maisey Campbell, Donna Nungurrayi, Myra Ann Tipiloura et enfin Nola Austral sont également exposées.

A noter...

Du 28 août au 30 septembre 2007
galerie d'art klein
2 rue Marguerite Renaudin 92300 Sceaux
01 47 02 10 62 - 06 18 18 03 56
www.galeriedartklein.com

Ouverture du mardi au samedi : 10h30-13h et 15h-19h
Dimanche : 10h30-12h30 et 15h30-18h ainsi que sur RDV. Fermé le lundi.
Accès RER B station : Sceaux.

L'art aborigène sur CultureCie...

Lena Yarinkura et Bob Burruwal ou l'art aborigène de la fibre

Ningura Napurrala dans "Portraits & Bios"

La Revanche des genres, l'art contemporain du Pacifique, 2008

Les artistes "aborigènes" sur CultureCie...

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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 23:35



Un tout petit papier manuscrit, collé à la couverture, conseillait ce livre presque entièrement consacré à la musique, même et surtout si on n’y entendait pas grand chose. Merci, monsieur le libraire ! A moi, aujourd’hui de vous recommander l’œuvre.

Un enfant de cinq ans est seul, enfermé toute la journée, avec pour seule lumière celle d’un soupirail à la hauteur des chaussures des passants. Associera-t-il déjà la lumière au rythme des talons martelant la chaussée?  Acquerra-t-il par la force des choses un sens inouï de la perception? Lorsqu’il découvre sous un tas de cartons, un véritable piano  et qu’il s’amuse avec les petites barres noires et blanches, il  « joue ». Il « entend » et n’a plus le temps de regarder les pieds des gens : plus jamais il ne s’ennuiera.

Enfant délaissé, jamais abandonné, gamin pauvre mais béni des dieux, il grandira sous nos yeux écarquillés en plein New York des années quarante. Il connaîtra des gens étonnants, de milieux différents, tous subjugués par le don qui le porte, le transporte jusqu’à Carnegie Hall, lui, le môme du sous-sol. C’est un véritable conte pour adultes, une ode magnifique à la musique, une étude de la société américaine de ces années. C’est aussi la rencontre de personnages rares, une belle histoire d’amour : une vraie destinée…

Un livre trop court de sept cents pages!

Extraits choisis…

« Au cours des vingt dernières années, il n’était jamais resté plus de trois ou quatre jours sans jouer, et ce uniquement pour cause de maladie, voyage ou circonstances indépendantes de sa volonté. Aujourd’hui, cela faisait plusieurs mois. Il n ‘avait aucune idée de ce qui l’attendait. Il n’avait pas peur, mais était vaguement stupéfait par la nouveauté de la situation. C’était une chose à la fois familière et excessivement étrange que d’être devant le clavier, d’ajuster sa position de manière réfléchie, de soulever ses mains. Ses mains voulaient jouer Bach, la petite fugue en sol mineur.

Les trois premières notes - la note fondamentale, la quinte et la tierce mineure - semblèrent entièrement magiques. Dans leur simplicité, il entendit la signification de toute la pièce, et, de là, de la compréhension de toute la fugue, lui vint la conscience de toute la musique, comme si toute la musique était sous entendue dans n’importe quelle petite parcelle de  musique, comme si toutes les notes étaient contenues dans n’importe quelle note. La perception fut fugitive mais si intense qu’elle anéantit toute pensée relative à lui-même. La musique était là, depuis toujours, elle avait toujours été là! Elle était tellement plus vaste que la vie, tellement plus forte, tellement irrésistible, elle révélait si puissamment l’existence d’une sorte de paradis sur Terre, qu’elle balaya tout, devant elle. Il aperçut cela dans un flash. Une fraction de seconde… » (page 582)

Infos...

Editions Gallimard
Folio poche
Sortie: avril 2004
688 pages
8,20 euros

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La musique classique sur CultureCie...


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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 20:07
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