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CULTURE & CIE

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CULTURE CIE & VOUS

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21 mars 2007 3 21 /03 /mars /2007 03:23


En Hongrie, durant l’entre-deux-guerres, l’élégant et raffiné Peter, issu de la haute bourgeoisie, épouse Ilonka, une jeune et ravissante jeune fille follement éprise de lui. Tout aurait dû se passer comme dans un joli conte puisque tant de fées s’étaient penchées sur leurs berceaux. C’eut été sans compter l’imprévisible qui les séparera. L’imprévisible prénommé Judith, employée de maison. Chacun va prendre la parole, raconter son histoire, chacun dans son rôle, se justifiant, expliquant, cherchant le pourquoi d’en être arrivé là : nulle part.

Trois vies dans une histoire, à l’aube de la révolution. Sandor Marai nous introduit dans l’ancien monde de la Hongrie : les principes y sont délicatesses, la culture y est raffinement inné, l’héritage est inviolable… la passion, dévastatrice, et la lutte des classes est meurtrière. 

On ne peut s’empêcher de penser à Zweig en lisant ce magnifique roman. On pourrait croire aussi être le témoin clandestin de quelques séances chez le psychanalyste, ou écouter un aïeul nous raconter sa jeunesse avec beaucoup de nostalgie. 

Si l’histoire tient en peu de mots, les personnages sont dignes d’être connus et c’est avec regret que l’on referme le livre des secrets.

Extraits choisis...
 

"… Mais tout cela n’a rien à voir avec l’amour. Derrière chaque étreinte se profilent les ombres de la mort, tout aussi débordantes, tout aussi riches, que les faisceaux lumineux de la joie. Derrière tout baiser véritable se dissimule le désir secret de l’anéantissement, ce sentiment de bonheur définitif, qui ne connaît plus le compromis… lorsqu’on sait qu’être heureux, c’est se détruire en s’abandonnant entièrement." 

"Ce sourire particulier, ce sourire de riche est l’une des plus grandes injustices de ce monde. Oui, là réside le véritable crime des riches. Un crime impardonnable. Je comprends celui qui frappe et qui tue, parce qu’on lui a fait du tort. Mais comment sanctionner celui qui ne dit rien, celui qui se contente de sourire ? Parfois, j’ai le sentiment qu’aucun châtiment ne saurait être à la mesure de son crime. La femme que j’étais, la femme qui une fois sortie de son trou, a croisé cet homme sur son chemin, était tout à fait impuissante contre lui… Le monde, en lui prenant sa fortune, ses biens, en lui prenant tout ce qui lui importait, n’a pas achevé son œuvre : non, c’est son sourire qu’il aurait fallu lui prendre. Et çà, ils ne le peuvent pas ces fameux révolutionnaires… Oui, même quand ils seront dépouillés de tout, ils leur restera toujours quelques biens mystérieux qu’aucune puissance terrestre ne pourra leur dérober… Je t’avouerai donc que si je haïssais les riches c’est – avant tout -  parce que je n’avais pu leur prendre que leur argent.. Quant au reste, ce supplément qui constitue à la fois le secret et le sens de la richesse, cette différence, porteuse au même titre que la fortune, d’une magie redoutable, ils ne me l’ont pas donné… ils l’ont dissimulé…"

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