17 novembre 2006
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Le titre interpelle, tout comme le style d’Annie Saumont, épuré, défiant toutes les règles syntaxiques: les points et les virgules volent en éclat pour ne laisser raisonner que les voix, enchevêtrées.
Dans son dernier ouvrage, la nouvelliste confirmée (prix Goncourt de la nouvelle avec « Quelquefois dans les cérémonies » en 1981) esquisse un triptyque, que rien ne relie si ce n’est sa plume. La dernière nouvelle relate les voix des deux moi du narrateur, qui s’entrelacent jusqu’à se confondre: la voix de l’enfant fait écho à celle de cet autre moi devenu homme.
Responsable de la mort d’un autre homme, suite à un accident de voiture, ces deux voix entremêlées livrent leurs réflexions sur le temps, la mort et leur irrémissible injustice, non plus superficiellement mais sous cutanée. L’auteur nous amène ainsi à penser non plus seulement la mort banale et banalisée mais notre propre mort : « Que certains disparaissent quand des milliers continuent à vivre, voilà ce qui semble (…) franchement inacceptable ». L’écriture est bouleversante, la pensée troublante.
Informations...
Parution : 15/06/2006
Editions Gallimard
77 pages
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