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CULTURE & CIE

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CULTURE CIE & VOUS

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 00:39
Eric Valli - Courtesy Polka Galerie
Crée à l’automne 2007, Polka est le projet protéiforme d’Alain Genestar et de ses enfants, qui promeut le photojournalisme, autrement dit l’image, l’actualité, l’art de la photographie et évidemment, les photographes. Jusqu’au 30 août, l’espace galerie propose une exposition regroupant huit noms de la photographie. L’occasion rêvée pour plonger dans l’univers Polka, qui nous avait déjà happés lors de l’Affordable Art Fair.

Polka ?! Oui, oui … comme cette danse gaie et entraînante qui a envoûté les paysans de l’est au tout début du XIXe. Plus prosaïquement, c’est aussi le prénom du chien de la famille Genestar. D’ailleurs, la bouille du canidé est aussi devenue le logo de la petite entreprise. Et, oui, oui … Genestar comme Alain Genestar, ancien directeur de la rédaction de Paris Match gentiment remercié en 2006. Moins d’un an après son départ de l’hebdomadaire historique, Alain Genestar, entouré de son fils, Edouard (33 ans) et de sa fille, Adélie (30 ans) est notamment revenu sur le devant de la scène avec un concept innovant, tout aussi enivrant qu’une polka un soir de bal populaire, et tout aussi prometteur qu’un jeune chien. Polka se déploie sur trois axes : la presse avec un magazine, un lieu avec une galerie et une devanture technologique avec un site web. Chaque membre du clan Genestar apporte sa touche de connaissances, de savoir-faire, de passion et d’enthousiasme pour mettre en lumière le photojournalisme et ces photographes qui, par leur travail, transmettent les faits de société.

Polka, le magazine

Les trois piliers de Polka avaient frappé un grand coup pour annoncer leur entrée, en proposant dans le tout frais Polka Magazine #1, un portfolio de rêve : Sebastiao Salgado, Marc Riboud, Reza ou encore Jean-Marie Perier... Fort de ce remarquable débarquement dans la chasse gardée de la photo, ils ont pu s’auto financer et poursuivre dans leur lancée grâce aux ventes de ce premier numéro et des tirages de l’exposition. Fin mai 2008 est paru le second volet de leur aventure, tiré à 25 000 exemplaires.
La revue fait en quelque sorte office de catalogue d’exposition. Reproductions plein cadre, titres et commentaires discrets, l’image est sans contexte centrale dans Polka Magazine. Alain Genestar a naturellement repris sa casquette de directeur de la rédaction pour porter la revue…

Dimitri Beck, qui collabore à l’épopée, précise que dans le magazine « nous ne faisons pas de l’illustration, nous racontons une histoire.» Il s’agit même de plusieurs histoires réunies dans ces pages qui « se veulent diversifiées. C’est pourquoi, il y a des thèmes très différents les uns des autres, du noir et blanc et de la couleur …. Il n’y a pas de thématique unique qui serait déclinée par différents photographes. C’est un choix. Le magazine conditionne l’exposition, et non l’inverse, d’où cette diversité des propositions.». Et il est vrai que les univers des huit photographes présent dans Polka Magazine #2 sont hétérogènes. James Nachtwey, Vanessa Winship, Willy Rizzo, Gilles Caron et Don McCullin, Hatem Moussa, David Alan Harvey, Abir Sultan et Eric Valli promènent leurs regards tour à tour en Asie, sur les rives de la mer noire, au sommet de l’Himalaya, dans les rues parisiennes en mai 68 ou à la même époque au Nigeria ou encore sur les traces des conquistadors…

Abir Sultan - Courtesy Polka GaleriePolka, la galerie

Au fond de la cour de la Cité du Figuier, rue Oberkampf dans le 11ème arrondissement parisien, se tient la galerie. A l’entrée, la reconstitution du  « mur » accueille les visiteurs – qui se comptent, en moyenne, à une centaine par semaine. Cette pratique héritée du journalisme consiste à accrocher au mur les pages du journal en cours de réalisation pour en avoir une vision globale. Ici, les remarques sont griffonnées à même les feuilles, d’autres retouches sont notées sur des post-it disséminés ici ou là. Cet étalage de
l’envers du décor est une réelle plongée dans le travail préparatoire du magazine, un avant goût, une façon, aussi, de montrer comment le magazine influence l’exposition, proposée à l’étage.

Au premier, au quatre coins et recoins d’anciens combles sont exposées les photographies. Difficile parfois de trouver le bon angle pour les apprécier. Lumière naturelle diffusée par les nombreuses fenêtres – pourtant masquées – et lumière artificielle ne font pas toujours bon ménage ! Cependant, au cours de la déambulation, la magie opère. Ces soucis premiers s’envolent. Les grands formats et la qualité des tirages attirent. L’immersion dans l’univers du photographe, dans le lieu, l’époque, le quotidien immortalisé est totale. La légère impression initiale de disparité disparaît elle aussi. Evidemment, James Nachtwey et sa sélection d’images glanées en Asie en 2004 fait sensation. La densité du noir et blanc, la profondeur des scènes humanistes et la nuance des approches touchent à coup sûr. La qualité des noir et blanc de Vanessa Winship et ses portraits nostalgiques des riverains de la mer noire saisissent. Et les sourires des femmes de Willy Rizzo, les paysages désolés de David Alan Harvey, la famine au Biafra de Don McCullin ou le rictus de Daniel Cohn-Bendit immortalisé par Gilles Caron ne laissent pas non plus indifférents.

James Nachtwey - Courtesy Polka GaleriePolka, le site

Autre particularité de Polka, son site :
www.polkagalerie.com qui comptabilise entre trois et mille visiteurs par jour. Complète, la page permet de découvrir les photographies de l’exposition en cours ainsi que de la précédente, de se renseigner sur le magazine et sur les possibilités d’achat des œuvres ou de mécénat.

Polka s’avère donc être bien plus qu’une ambitieuse entreprise familiale. Elle se veut une vitrine d’une profession, des photographes, de leur travail, des images, mais aussi d’une passion pour le photojournalisme.

Certes, Polka célèbre les photographes connus. Mais le trio Genestar et leurs collaborateurs désirent également ouvrir leur porte aux jeunes talents. « Nous sommes curieux ! Nous aimons découvrir de nouveaux photographes, de nouveaux regards. Nous rencontrons donc de jeunes artistes, via des relations communes, des recommandations. Nous contactons aussi ceux dont nous apprécions le travail, que nous découvrons dans des publications par exemple. Quelques fois les photographes nous sollicitent d’eux-mêmes. Mais nous sommes très exigeants. C’est notamment grâce à nos exigences que des photographes très pointilleux, comme James Nachtwey sur cette exposition, nous font confiance et acceptent de travailler avec nous. Les jeunes photographes doivent nous prouver que leur travail est construit, réfléchi, qu’il ne s’agit pas d’une succession de jolies images, fruit du hasard ou de coup de chance mais d’une véritable approche du métier de photojournaliste.» précise Dimitri Beck. De quoi laisser rêveur bien des photographes qui tentent de percer dans le milieu ...

Crédits photos (Courtesy Polka Galerie)...

© Eric Valli
© Abir Sultan / BluePress
© James Nachtwey
© Vanessa Winship / Agence VU

A noter...

Vanessa Winship - Courtesy Polka GaleriePolka Magazine
108 pages, 5 €
# 2 disponible en France en kiosque, dans les Maisons de la presse et Relay et dans les points de vente spécialisés : La Maison européenne de la photographie, les musées (Le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay, le Jeu de Paume, etc.), les librairies photo… Egalement disponible en Belgique, au Luxembourg, en Suisse. Possibilité d’abonnement (voir le site de Polka)
# 1 épuisé, mais version PDF téléchargeable gratuitement sur le site.
# 3 sortie prévue courant octobre.

Polka Galerie
104, rue Oberkampf
75011 Paris
Exposition visible jusqu’au 30 septembre 2008 (prolongée)

Polka, le site :
www.polkagalerie.com

Les expos du moment sur CultureCie...

 


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