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CULTURE & CIE

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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 00:10
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Ce spectacle est présenté dans le cadre de la programmation 2008 de la maison de la poésie, « Un Hiver amoureux ».

Note d'intention de Claude Guerre...

Homme marié, écrivain déjà célèbre en Europe comme en Amérique, Oscar Wilde est condamné à deux ans de travaux forcés le 25 mai 1895, après un procès où des intérêts de classe concordent avec la répression de l’homosexualité. Il purge sa peine dans la prison de Reading, dont le régime est réputé dur. Il y écrit le De Profundis, longue lettre adressée à son amant Lord Alfred Douglas. Il y est le témoin des derniers jours sur la terre de Charles Thomas Wooldridge, âgé de trente ans, condamné à la pendaison pour avoir tué sa femme, et exécuté dans cette même prison.

A sa sortie, il compose son œuvre ultime, The Ballad of Reading Gaol, qui est publiée en 1898 sous son numéro matricule de prisonnier C.3.3., et dédiée au condamné : « In Memoriam C.T.W., un certain temps soldat au Royal Horse Guards ».

L’intérêt et le succès - en témoigne la traduction de Davray - sont immédiats, alors même que l’auteur dramatique, le romancier - et l’auteur d’une Salomé écrite directement en français -, est devenu, après sa sortie de prison, un exilé peu ou prou parasite de ses amis continentaux. Il meurt en 1900, à quarante-six ans, est enterré à Paris, au cimetière du Père-Lachaise. Une déclaration signe à sa façon une sorte de conversion de l’esthète Wilde : « J’étais heureux en prison parce que j’y avais trouvé mon âme… Ce que j’ai écrit avant n’était rien auprès de ce que j’ai écrit guidé par mon âme ».

On n’écoute pas impunément "La Ballade de la Geôle de Reading". Elle m’a bouleversée adolescente alors que mon père la lisait simplement à voix haute dans la prose rythmée de la première traduction française, approuvée par Wilde lui-même. J’y entendais au moins la véhémence et la pitié, j’en comprends mieux aujourd’hui la part de plaidoyer en faveur d’une réforme pénitentiaire et la réflexion sur la peine de mort dans l’Angleterre victorienne. Si la seconde est abolie, la prison demeure un lieu de malheur. Le poème de Wilde est plus encore : une méditation, très circonstanciée et actuelle à la fois, sur la vie, la mort, l’amour, une Passion, et, comme le dit Henry Davray, une « sombre rêverie entrecoupée et furieuse qui met en scène un drame, le vrai drame de la Ballade : non pas l’histoire, en tant que récit, du soldat ivre qui fut pendu pour avoir tué sa femme, mais celle, d’entre les âmes en peine qui tournent autour de la cour de la prison, pour qui la pendaison d’un homme a le plus de signification ».

Extraits choisis...

Pendant six semaines, notre soldat fit sa promenade dans la cour, en son costume d’un gris râpé : sur sa tête, sa casquette de cricket, et son pas semblait léger et gai, mais jamais je n’avais vu un homme fixer aussi intensément le jour.

Jamais je ne vis un homme regarder avec un œil aussi intense vers cette petite tente de bleu que les prisonniers nomment le ciel, et vers chacun des nuages errants qui traînait sa toison enchevêtrée.

Il ne tordait pas ses mains, comme font ces hommes insensés qui osent essayer de faire vivre l’Espérance, cet enfant maudit, dans le caveau du noir Désespoir : il ne regardait que le soleil et buvait l’air du matin.

Il ne tordait ses mains ni ne pleurait et pas même se chagrinait, mais il buvait l’air comme s’il avait contenu quelque vertu anodine ; à pleine bouche il buvait le soleil comme si c’eût été du vin.

Traduction Henry-D. Davray (Mercure de France, 1898)


A noter...

La Ballade de la geôle de Reading
Textes d'Oscar Wilde
Traduction Henry-D. Davray parue au Mercure de France, 1898.
Le texte est disponible dans la traduction de Paul Bensimon et Bernard Delvaille dans la collection Folio 2 euros, chez Gallimard. 

undefinedMise en scène par Céline Pouillon
Avec Stanislas Nordey et Julie Pouillon

Musique: Siegfried Canto

Du 1er au 17 février 2008

Maison de la Poésie – Grande salle
Passage Molière
157, rue Saint-Martin 75003  Paris
Métro Rambuteau – Les Halles


Du mercredi au samedi à 19 h, dimanche à 15 h (relâche lundi, mardi et les 13 et 16 février)
De 10 à 20 euros
Durée du spectacle : 1 h 15

Les représentations du mercredi 13 février à 19h et du samedi 16 février à 19h sont remplacées par une lecture d’extraits du De Profundis d’Oscar Wilde par Christian et Céline Pouillon.

Renseignements et location : 01 44 54 53 00 www.maisondelapoesieparis.com

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