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CULTURE & CIE

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CULTURE CIE & VOUS

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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 00:39
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"Vivre, je veux vivre avec la même violence que j'aie eue parfois à vouloir mourir, à attendre la nuit pour m'y endormir bellement."
 

On sait que Barbara sait écrire des chansons. La grande dame brune n'est pas seulement poète: sa prose est aussi délicieuse que ses vers. Aussi touchante à lire qu'à entendre, Barbara est toujours authentique, simple, poignante. De très, très belles mémoires.

Une enfance difficile, un drame, des drames, des blessures jamais pansées, et si bien pensées. Une passion absolue pour le chant, un travail acharné, du début à la fin. Des rêves. Des réalités. Des certitudes et des doutes. Du vagabondage, de l'auto-stop, des voyages... Barbara aurait-elle quelque chose à fuir ?

Sa vie est cousue de courage, de souffrances à oublier, de passés pas toujours dépassés. Barbara est une amoureuse: du chant, des hommes, de la vie, et c'est sans doute pour cela qu'elle chantera si souvent les douleurs et les déceptions. Mais il y a aussi de grandes joies, le succès après les galères et... sa "plus belle histoire d'amour": le public.

Un grand amour perdu, le seul, l'unique, un amour si possessif qu'il faudra que Barbara choisisse: c'est l'homme, ou le public. On le sait, ce sera le public, de l'Ecluse à Pantin, de Bobino au Châtelet. La reconnaissance et l'abandon, l'amour de la foule et la solitude des soirs... finalement derrière sa célébrité, Barbara a été une amoureuse des anonymes: ses fans, ses hommes qui passent  puis les malades dont elle s'occupera, avec une sincérité absolue, à la fin de sa vie.

Pas d'enfants, des amants, des amis, un public adoré... Comme Chapsal le dit de Maria Callas, Barbara fait partie de ces femmes "si seules, si aimées". Il suffisait de connaître ses chansons pour le savoir, oui, l'auteur des "Insomnies" est un personnage solitaire et mélancolique. Elle joue avec la vie, elle fleurte avec la fin. Mais elle est aussi drôle, gaie et pleine de vie. Dépressive, excentrique, libre, peureuse, rebelle, fragile
. Intelligente. Sensible, trop sensible, évidemment. Elle est tout à la fois. Excessive, toujours. Elle-même, avec tous ses paradoxes.

Elle se raconte, et en se racontant elle pense et, comme dans ses chansons, ses réflexions sont d'une pertinence déconcertante. On comprend que Boris Cyrulnik commence ses "Vilains petits canards" avec Barbara: comme tous les grands hommes, la longue dame brune est psychiquement passionnante. Comme Callas, comme Piaf, on a l'impression qu'elle est morte d'amour, morte de ne plus avoir de voix, morte de s'être acharnée à vouloir donner, au-delà d'elle-même, ce qu'elle ne pouvait plus chanter.

La vie de Barbara est poignante, sa manière de la raconter aussi.
Ce retour sur soi raconte une femme, une artiste, une passion. Ces mémoires sont transperçantes. On est triste, vraiment, que la vie ne lui ait pas laissé le temps de les terminer.

Extraits choisis...

"Les enfants se taisent parce qu'on refuse de les croire.
Parce qu'on les soupçonne d'affabuler.
Parce qu'ils ont honte et qu'ils se sentent coupables.
Parce qu'ils ont peur.
Parce qu'ils croient qu'ils sont les seuls au monde avec leur terrible secret." (p.24)

"Il y a parfois des incidences qui bousculent l'ordinaire, puis qui s'imposent ensuite comme des évidences. C'est ainsi, par exemple, qu'une fausse note peut se révéler "créatrice" et trouver sa place." (p.30)

"On ne sait pas d'où viennent les mots; quand tu chantes, ils se mâchent, s'allongent, se distordent, se consument, déboulent de ta gorge à tes lèvres, redescendent dans ton corps, dans le pli de ta taille, dans ta hanche, ils t'obligent à tendre la jambe, à plier l'épaule, à courber l'échine, à redresser les reins le long desquels ils se faufilent jusqu'à redescendre jusqu'aux extrémités où ils irradient parfois comme une douleur ou un plaisir intenses." (p.96)

"J'ai souvent fini par aimer ceux sur qui on m'avait dit le pire." (p.127)

A noter...

Paru en 1998
Chez Fayard
4 euros
Lien Amazon

Barbara sur CultureCie...

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Hommage à Barbara sur LeMonde.fr (24/11/07)


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